Sunday, March 8, 2015

3.14-15 MONTREAL: REPENSER LES ÉCOLOGIES D’IRRADIATION / RETHINKING RADIATION ECOLOGIES




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Repenser les écologies d’irradiation : Nouvelles approches de l’histoire, esthétique, épistémologie et politique des environnements radioactifs/

Rethinking Radiation Ecologies : New Approaches to the History, Aesthetics, Epistemology, and Politics of Radioactive Environments

Colloque international avec projection de films/ An International Conference with Film Screenings

14-15 mars 2015/March 14-15, 2015 – 9am-8pm

Auditorium B-0215, Pav. 3200 Jean Brillant Building

Université de Montréal/University of Montreal, Montreal, Canada

Événement gratuit et ouvert au public/The event is free and open to the public

Sous la direction de/Organizer : Livia Monnet, Littérature comparée/Comparative Literature, Université de Montréal

Avec l’appui financier de/Funded by : L’Université de Montréal (Vice-rectorat à la recherche, création et innovation; Vice-décanat à la recherche, FAS; Centre d’études et relations internationales (CERIUM); Centre d’études sur l’Asie de l’est (CETASE); Département de littérature comparée/The University of Montreal (Vice-President’s Office for Research-Creation; Faculty of Arts and Science’s Vice-Dean’s Office for Research-Creation; Center for International Relations; Center for East Asian Studies; Department of Comparative Literature)

Quatre ans après l’accident nucléaire de Fukushima, la question de la nocivité des rayonnements ionisants dues à l’industrie nucléaire, aux rejets et au stockage des déchets radioactifs provenant des centrales et autres installations nucléaires, ainsi qu’aux déchets des mines d’uranium demeure controversée. Ce colloque propose de repenser l’histoire, l’épistémologie, l’esthétique et la politique des écologies d’irradiation telles qu’elles ont été imaginées et théorisées dans les sciences humaines et sociales ainsi que dans la littérature et les arts. L’hypothèse émise ici a deux volets principaux : d’une part il s’agit de voir les écologies exposées à des radiations ionisantes « artificielles » (rayonnements provenant des essais nucléaires et de l’industrie nucléaire) comme des processus ou devenirs instables, en constante mutation et fluctuation dont les effets sont en général détectables à long terme. D’autre part il s’agira de contester la séparation entre le nucléaire militaire et le nucléaire civil qui, depuis les années 1950 et 1960 a servi à occulter le fait que les technologies nucléaires peuvent être utilisées indifféremment dans des applications civiles ou militaires (Chantal Bourry, La vérité scientifique sur le nucléaire (en 10 questions), 2012, p.33)

Dans le contexte actuel de développement de nouveaux programmes nucléaires en Asie et ailleurs dans le monde, il faut interroger non seulement la continuité entre la condition nucléaire de la guerre froide et l’ordre nucléaire mondial contemporain, mais aussi l’ontologie du nucléaire, ou la « nucléarité » (Gabrielle Hecht). Les communications du colloque se penchent également sur des questions telles que les spécificités socioculturelles, politiques, et économiques de l’histoire (trans)nationale du nucléaire, la politique des nouvelles normes de protection radiologique au Japon et aux États Unis après l’accident nucléaire de Fukushima, le défi conceptuel, philosophique et épistémologique posé par cette catastrophe, la relation entre immunité, souveraineté et irradiation, et l’esthétique transversale des rayonnements ionisants dans le cinéma et la photographie. Autres questions abordées par les conférenciers – qui viennent des États Unis, du Canada, du Japon, de l’Australie, de la Belgique, de la Grande Bretagne, de la France, et de l’Allemagne – comprennent l’articulation de l’ère nucléaire comme fondement épistémologique et scientifique de l’Anthropocène, la réécriture du Projet Manhattan dans la littérature et le discours muséologique contemporains, et la représentation artistique et littéraire de l’expérience des populations vivant dans les zones exposées aux retombées radioactives des catastrophes nucléaires de Tchernobyl et Fukushima. Les interventions du colloque conjuguent des perspectives inter- et transdisciplinaires avec des nouvelles approches et analyses provenant des champs d’étude en plein essor des humanités environnementales et/ou nucléaires (environmental/nuclear humanities), des études des sciences et technologies (STS, Science and Technology Studies), et des études comparées de l’histoire et de la critique littéraire du nucléaire.

Le colloque a lieu à l’Université de Montréal le 14-15 mars 2015. Il comprend 4 séances se divisant en 10 sections ou panels. Les communications ont chacune une durée de 30 minutes, chaque panel comprend des commentaires de répondants et des périodes de questions ouvertes au public. Deux séances de projection de documentaires récents sur les problématiques abordées dans le cadre du colloque font également partie du programme. Trois artistes et un cinéaste qui travaillent sur le nucléaire (Japon, Grande-Bretagne, Belgique) sont parmi les conférenciers invités. Les interventions des conférenciers feront l’objet d’une publication de collectif par une maison d’édition universitaire. Le colloque est gratuit et ouvert au public.

Information :

Livia Monnet, rodica-livia.monnet@umontreal.ca

Acknowledgements :

Livia Monnet would like to thank the following departments at the University of Montreal for their generous support of the conference : the Vice-President’s Office for Research, Creation, and Innovation; the Faculty of Arts and Sciences’ Vice-Dean’s Office for Research-Creation; the Centre of International Relations (Cerium); the Centre for East Asian Studies (Cetase); and the Department of Comparative Literature.

Remerciements :

Livia Monnet remercie le Vice-rectorat à la recherche, à la création, et à l’innovation, le Vice-décanat à la recherche et à la création de la FAS, le Cérium et le Cetase, et le Département de littérature comparée de l’Université de Montréal pour leur généreuse contribution à l’organisation de ce colloque.

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The question of environmental radiation is today more pressing than ever. While the global radiation ecologies produced by Cold War nuclear testing have been generally acknowledged, radiation hazards resulting from nuclear power plants, catastrophic nuclear accidents such as those of Chernobyl and Fukushima, uranium mining, and nuclear waste storage and disposal sites still constitute a controversial subject. This conference proposes to reassess the history, aesthetics, epistemology, and politics of radiation ecologies as imagined and theorized by the contemporary arts, humanities, and social sciences. The presentations at this event will build on a twofold premise: on the one hand the recognition that radiation ecologies (which include natural and artificial radiation) are unbounded, non-linear, constantly mutating processes. On the other hand the understanding that the radiation ecologies produced by Cold War nuclear weapons tests and those produced by the nuclear power industry cannot be separated from one another, but belong to the same historical and material-discursive continuum.

In the wake of the Fukushima Daiichi nuclear disaster, and in the face of an increasingly unstable and tense global nuclear order, questions need to be asked not only about the continuity between the Cold War and the post-Cold War nuclear condition, but also about « nuclearity » or the ontology of the nuclear (Gabrielle Hecht). What are the historical, cultural, technoscientific, and technopolitical criteria that distinguish a specific radiation ecology – say, that produced by the Fukushima Daiichi nuclear disaster – from other highly radioactive environments (say, those of the Exclusion Zone around Chernobyl or of the Marshall Islands, where the US conducted 67 hydrogen and atomic bomb tests between 1946 and 1958)? What is the relationship between sovereignty, immunity and radiation? How do radiation ecologies impact the production of subjectivity? Is the relationship between nuclear exceptionalism (i.e. the exceptionalism of nuclear technologies, of nuclear weapons, and of their risks and hazards, as well as national nuclear exceptionalism) and radiation ecologies in Japan similar to that in France and the US?

Focusing on these and other issues such as the in/visibility of radiation, the politics of radiation health protection in Japan and the US in the wake of the Fukushima nuclear disaster, everyday life in the plutonium-producing atomic cities of Richland, Washington, US and Ozersk in Russia in the early nuclear age, and the aesthetic of films produced in close proximity to nuclear testing sites in the US, presentations at the workshop approach the question of radiation ecologies from a variety of angles. Privileging a transnational, interdisciplinary perspective, speakers – who come from the US, Canada, Japan, the UK, France, Belgium, Germany, and Australia – engage with recent discourses from the fields of environmental/nuclear humanities, philosophies of sovereignty and governmentality, the anthropology of biological citizenship, STS (Science and Technology Studies), comparative nuclear history and contemporary nuclear criticism. The result is a multifaceted, fascinating narrative on the global nuclear order and its radiation legacies from the early days of the Manhattan Project to the Fukushima nuclear disaster and beyond.

The conference consists of four sessions and 10 panels. Film screenings are scheduled after the afternoon session on March 14 and March 15, 2015. The event will close with a roundtable with all conference participants. Panels feature 30-minute presentations, comments by discussants, and a Q&A slot for audience interventions. Several visual artists and a filmmaker (Japan, Belgium, UK) are among the invited speakers. A volume of essays based on the conference papers will be submitted to an academic publisher in 2015. The workshop is free and open to the public.

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放射線生態学および環境放射能除染の再考

国際カンファレンスおよび映画上映会

一般公開・入場料無料

日時:2015年3月14日(土)、15日(日)終日、午前9時ー午後20時

会場:モントリオール大学 3200 ジャン・ブリヤンビルB-0215号室ホール

コーディネーター:リヴィア・モネ・モントリオール大学比較文学教授

主催: モントリオール大学 (教養・理学部 研究・創作副総長、研究副学部長、国際関係論研究所(CERIUM)、東アジア研究所(CETASE)、比較文学科)



現代社会において環境放射線の問題は以前にも増して大きな課題である。冷戦時の核実験によって放出された大気放射能は一般的に認識されている。しかし原子力発電所やウラン鉱山、チェルノブイリや福島などの原発事故や核廃棄物から出る放射能が人体や環境に及ぼす影響については依然として議論が分かれたままだ。今回のカンファレンスは現代アートや文学、社会学、文化人類学、歴史、哲学、政治などあらゆる観点から放射線および環境放射能除染を見直すことを目的とする。カンファレンスで行われるプレゼンテーションは二つの前提に基づいている。まず一つ目は、いわゆる自然放射線も原発その他原子力をベースにするテクノロジーが放出する放射能は常に変化を続けているという考え。またもう一つは、環境放射線の中で核兵器実験による放射能や原発産業による放射能は切り離せないものであり、もっと厳密に言うと核と原子力は一つの連続体をなすという思考である。

福島第一原発事故を受け、ますます世界の核秩序が揺さぶられている現在、冷戦からポスト冷戦時まで続いてきた歴史的背景のみならず、「核性」、すなわち核の存在論(Gabrielle Hecht)について問う必要がある。どのような歴史的、技術的、文化的基準で福島の状況は、チェルノブイリの立ち入り禁止区域や1946年から1958年の間にアメリカが67発の水素・核爆弾の実験をしたマーシャル諸島などに比較されているのだろうか。国家主権免責と放射能との関連性とは何か。放射線生態系はその中に住む人々の歴史をどのように書き換えていくのか。日本の放射線生態系と核例外主義(核技術の例外性、核兵器とそれらの危険性そして国家としての核例外性)との関係は、アメリカやフランスのそれに類似しているのであろうか。

これらの問題に焦点を置き、放射線の不可視性や、日米政府がそれぞれ福島原発事故後に取った健康被害対策、核時代初期のプルトニウム生産地である米ワシントン州のリッチランドやロシア・オジョルスクでの日常生活、核実験施行現場の映像描写など、ワークショップのプレゼンテーションでは様々な側面から環境放射線や放射能生態系に迫ります。アメリカ、カナダ、日本、イギリス、フランス、ベルギー、ドイツ、オーストラリアから研究者や作家、アーティストを招き現代の環境問題・核や原子力に関する文学やアート、主権・統治性などの哲学的概念、人類学における生物学的市民権、STS(Science and Technology Studies 科学技術社会論)、比較核や原子力文化の歴史学、現代核批評(nuclear criticism)や原子力想像力に対する批評などのアプローチを用いて、世界的核秩序およびマンハッタン計画から福島原発事故に至るまで放射能が残してきた負の遺産を追求します。

映画上映は14日、15日の午後のセッションのあとに予定されています。イベントは、アーティストや映画監督(日本、ベルギー、イギリス)など発表者全員参加のパネルディスカッションをもって閉会します。



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